Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 236 —

Il se trouva plus vaillant ; c’était le butin qu’il ramassait de sa raison vaincue.

Sur-le-champ, Paul Bordier adressa un télégramme à sa femme pour lui dire qu’il serait à Percé dans huit jours. Ensuite, il s’activa à régler ses affaires. Celles-ci en ordre, il boucla ses valises, et se mit en route. Durant le trajet, il se défendit de penser à ce que pouvaient être les intentions d’Alix.

— L’architecte arriva à Percé par une belle matinée ensoleillée. À l’hôtel, on lui dit que ces dames étaient sur la grève, car la journée, par exception en ce temps de l’année, était très chaude et qu’il trouverait monsieur Étienne Bordier chez lui.

Paul demanda le numéro de la chambre, et monta immédiatement voir son père.

— Bonjour papa, s’écria-t-il gaiement en entrant sans frapper.

Mais il s’arrêta interdit en voyant son père, qui, après s’être levé en l’apercevant, s’était laissé tomber dans un fauteuil.

— Père ! dit-il alarmé.

— Ce n’est rien, fit Étienne en s’efforçant de sourire, la surprise de te voir, mon cher enfant.

Paul s’approcha vivement.

— Moi qui croyais vous trouver en bonne santé. Êtes-vous sujet à ces faiblesses, demanda-t-il anxieux ?

— Non, ne t’inquiète pas, vois, c’est déjà fini. En effet, Étienne semblait à peu près remis.

— Vous m’avez effrayé, fit le jeune homme en riant.