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II

Vers la mi-janvier, Paul partit pour les États-Unis, laissant Alix chez sa tante pour la durée de cette absence, soit le reste de l’hiver.

En faisant sa visite d’adieu aux siens, l’architecte trouva mauvaise mine à son père.

— Soignez-vous bien, dit-il à Étienne, vous semblez abattu.

— Ne t’inquiète pas, mon cher enfant, ce n’est rien. J’avoue être fatigué parfois, j’attribue cela au changement de climat.

— Consultez un médecin, mon père.

— Oh, tante Marie vaut tous les docteurs de la terre. À ton retour, tu me trouveras tout ragaillardi. Et quand reviens-tu ?

— Dans trois ou quatre mois, je ne sais au juste… Veillez sur Alix, père, ajouta-t-il la voix tremblante.

— Oui, oui… Va, mon petit, sois courageux…

Alix accompagna son mari à la gare. Ils se quittèrent comme des amis en bons termes.

Pendant que le rapide emmenait Paul, désespéré, outre frontière, Alix revenait chez sa tante, démoralisée.

— Vois, dit cette dernière, lorsque sa nièce entra, des fleurs sont arrivées durant ton absence.

Alix ouvrit la boîte enrubannée.

— Elles sont de Paul, dit-elle, regardez, ma tante comme elles sont belles.