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— Qui défendez-vous donc, brave Robin Hood, fit le monarque amusé ; la belle est partie ajouta-t-il en saluant.

L’archer tourna la tête à droite et à gauche, et ne vit plus la jolie capeline rouge. Il eut un geste impuissant.

Alix avait profité de l’intervention de l’archer pour s’esquiver. Maintenant, assise sur un siège caché par de hautes plantes vertes, le visage dans ses mains, elle contenait ses larmes à grand’peine, car devant ses yeux passait le roi barbu et masqué.

— Paul avoir cela… oh, non ! je lui fais injure… Je suis folle…

On criait :

— Bas les masques !

Elle se leva, électrisée. Savoir ! Ses prunelles brillantes fouillaient les visages à découvert. Soudain, du ciel coula dans son âme, elle venait de reconnaître son mari dans l’archer secourable. Légère comme un sylphe, elle le rejoignit ; pâle encore de la secousse ressentie, elle lui toucha le bras.

— L’agile Robin Hood accepterait-il la compagnie d’une fermière pour son retour vers sa forêt ?

Paul se retourna d’un bloc.

Alix ! dit-il à voix basse, oh, avoir pu vous éviter cela…

— N’en parlons plus. Que le fidèle défenseur de Cœur de Lion, me reconduise à ma chaumière.

— Et si la porte en était close, accepteriez-vous l’abri de mon chêne ?