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— Une toujours. Quand tu rencontreras une sirène aux écailles vertes et or, tu seras en présence de dame veuve Lebrun.

— Hum !… Coulante comme un poisson.

— Gilles, cette femme veut nuire à Alix, fit mademoiselle Vilet gravement, comment ? je l’ignore ; mais elle trame quelque chose.

— Moi, je le sais ; Luce veut tourner autour de Paul, marié, comme elle le faisait lorsqu’il était garçon. Mais comme elle n’a pas eu de succès alors, je me demande le but qu’elle poursuit aujourd’hui. Mais il n’y a pas lieu de s’alarmer. Quand Paul s’apercevra de son manège, je voudrais bien être là pour voir la manière dont il corrigera la belle rousse.

— Qu’il fasse attention, les sirènes sont dangereuses.

— Leurs sortilèges ne sont pas pour troubler Paul Bordier, il est comme moi, il ne les craint nullement. N’est-il pas lui aussi sous la protection d’une haute et noble dame ?

Et après un galant baise-main à la douairière, le charbonnier prit congé en riant.

— Combien vends-tu ton combustible, homme-taupe, demanda un archer masqué, en pêchant par le cou, quelques minutes plus tard, avec la corde bandée de son arc, notre charbonnier qui gesticulait au milieu d’un groupe de saltimbanques ; fais-tu partie de quelque trust d’affameurs de fournaises ?

— Aie ! ne m’étrangle pas, coureur de savanes… Je… je… Comment ! c’est toi Paul, je me demandais qui était ce Robin Hood assassin.