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Que pouvait cette intrigante ? Alix eut froid. Mais décidée à défendre son bien, elle dit en regardant la jeune veuve :

— Vous semblez, madame, appuyer vos chances de bonheur terrestre sur le divorce, c’est un mauvais pilier, le mariage ne se rompt pas.

— Que si, et c’est heureux.

— Ah ? J’inviterai mon mari à discuter ce sujet avec vous, la passe d’armes sera intéressante, lui qui n’admet même pas l’idée d’une séparation.

Luce s’aperçut qu’elle avait été devinée et en resta stupéfaite.

Alix enregistra son trouble.

— J’ai frappé juste au premier coup, se dit-elle, cette rousse a des prétentions sur mon mari. Elle se leva pour servir le thé, en s’excusant, nerveuse :

— Vous permettez ? je vais aider ma tante ; puis s’adressant directement à madame Lebrun :

— Lorsque vous serez prête pour le tournoi que vous savez, madame, j’avertirai mon mari. Moi, je marquerai les points.

Elle fit cette remarque d’un ton calme, mais l’attitude de Luce l’inquiétait horriblement.

Après le thé, les invités de mademoiselle Eulalie se quittèrent sur un au revoir joyeux, promettant de se retrouver à la mascarade.

Le lendemain vers sept heures du soir, Alix reçut un téléphone de son mari, lui demandant de bien vouloir se rendre seule au bal, qu’ayant été retardé, il la rejoindrait dans le cours de la soirée.