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— Vous l’aimez ?

— Beaucoup.

Paul regarda un moment sa femme dont les yeux semblaient ne pouvoir se détacher du joyau, puis il alluma une cigarette et se leva pour partir.

Alix eut un moment l’espoir que son mari lui attacherait le collier, mais l’architecte fumait distraitement. Alors, elle se para elle-même.

— J’étrenne votre cadeau, Paul, voyez.

— Oh, madame, les perles prennent de la valeur à votre cou.

C’était mondain et complimenteur.

— Il me croit vaniteuse, songea-t-elle déçue. Elle étouffa un soupir, mais une résolution subite lui fit dire :

— Il est d’usage d’échanger des cadeaux aux Fêtes ; j’ai reçu le vôtre avec plaisir à Noël, vous accepterez le mien au Jour de l’An, n’est-ce pas ? Il ne sera pas de métal précieux, je vous en avertis.

— Venant de vous, il aura le don de me plaire, n’en doutez pas, dit-il en prenant congé.

II

— J’ai promis, je dois m’exécuter, se disait Alix en s’habillant, fébrile, le jour de l’An au matin. Paul ne saurait tarder, puisqu’il prend le train de neuf heures. Encore un voyage ! mais pas long celui-là. Paul m’a assuré qu’il sera de retour pour le bal à Spencer-Wood, donc, dans deux jours. Allons, je suis prête !