Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 169 —

— Mieux que cela…

— Je suis perdue… dit-elle perplexe.

— Ne trouvez-vous pas une certaine ressemblance entre votre mari et moi…

— En effet, elle est frappante, dit-elle en hésitant.

— Je pourrais être le grand’père de Paul, peut-être.

— Vous êtes trop jeune pour être cela, répondit-elle figée, et puis…

— Notre ressemblance reconnue, enlevez l’adjectif au titre que je me suis donné, et vous serez dans le vrai : je ne suis pas le grand’père de Paul, mais son père.

— Alix pâlit et regarda son mari dont le visage rayonnait.

— Oui, Alix, cet homme est mon père…

La jeune femme pâlit davantage, puis une flamme d’indignation traversa ses prunelles.

— Et vous avez cru bon de m’imposer celui…

Elle s’arrêta et baissa le front, puis elle ajouta, cachant son trouble sous un calme apparent :

— Je suis heureuse de ce qui vous arrive, en autant que vous l’êtes vous-même.

— Alors soyez-le sans restriction ; en plus de connaître mon père, j’éprouve cette jouissance que me procure cette fierté de me savoir au niveau de tout le monde par ma naissance.

Avec des mots brefs, hachés, Paul expliqua la situation.

Alix écoutait les yeux lointains la poignante révélation, et elle se disait l’âme en détresse :