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— Ah ma sainte étoile, qu’elle garde sous mon toit celle que j’adore. Je songe avec frayeur au jour où Alix me quittera. Mon père, venez, ajouta Paul en passant son bras sous celui d’Étienne, ma femme vient de rentrer, j’ai reconnu son pas, je vais vous la présenter.

Les deux hommes passèrent au vivoir, et se trouvèrent en présence de la jeune femme. Alix n’avait pas encore enlevé son manteau, et la fourrure d’un gris très doux du vaste collet, faisait ressortir royalement sa beauté de blonde. Paul s’empressa auprès de sa femme et lui aida à ôter son vêtement qui glissa soyeux et facilement des épaules nues.

Étienne eut un regard admiratif à l’adresse de sa bru.

— Vous avez passé une agréable soirée, Alix, demanda Paul ?

— À vous d’en juger, je suis allé au cinéma où l’on montrait la pellicule : « Étrange Intermède »…

Paul connaissait cette pièce discutable. Actée par les meilleurs artistes, elle montre d’une façon saisissante tous les genres de souffrances que peut causer la dissimulation.

— Un Étrange Intermède, murmura-t-il, la chose ne se produit pas seulement dans les œuvres de théâtre. Alix, ajouta-t-il avec émotion, permettez-moi de vous présenter… un parent, monsieur Étienne Bordier.

— Très heureuse de vous connaître, monsieur.

— Je suis honoré, madame.

— Et quel titre de parenté dois-je vous donner monsieur Bordier, oncle ou cousin…