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passé par le Magasin Central, remit à Étienne sa correspondance. L’échange des chiens effectué, ceux des animaux lestés, prirent le devant, conduits par deux hommes. Étienne continua sa route avec ses compagnons.

On comprend la hâte du voyageur d’arriver à destination. Une fois rendu au Magasin Central, se disait-il, ce ne sera pas long. Et en songeant au voyage aérien qu’il allait entreprendre, il murmura :

— Quelle différence de locomotion depuis vingt-cinq ans !

Enfin la petite troupe atteignit le but de son voyage. Sans perdre de temps, Étienne fit ses préparatifs de voyage. Après avoir dit adieu à ses chefs, il prit place à bord du puissant avion mis à sa disposition.

Dans un vol record, à peine interrompu pour le ravitaillement, le grand oiseau vint se poser en rade de Vancouver. En descendant de la carlingue, Étienne se crut le jouet d’un rêve. Parti des régions de la Baie d’Hudson, où la neige avait été excessivement hâtive et abondante cette année-là, et le froid terrible, il se trouvait, soudain parmi la verdure et les fleurs ; et le temps nécessité pour l’emmener d’un endroit à l’autre pouvait mieux se mesurer en heures qu’en jours.

Une fois installé dans le convoi qui se dirigeait vers Montréal, Étienne éprouva une grande joie à l’idée de revoir sa chère vieille parente, et ses amis. L’appel du vieux Bruteau ne l’inquiétait pratiquement plus, que pouvait-il contre lui, tout n’était-il pas con-