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les mémoires d’un soldat inconnu

Et j’ajoute dans son accent :

Foart’ nite ago foyday, I presume ?

Il se considère outragé dans sa dignité, et c’est ce que je veux. Je traduis la suite :

— Eh bien ! résidu d’Albion, tu es de ceux qui ont préféré la solde du colonial au penny de dear Mother Land, hein ? L’enrôlement le plus payant va de pair avec ton patriotisme de chaudron. En vérité, il est aussi méritoire, et beaucoup moins dangereux pour ta carcasse, de compter les fèves qui nourrissent chichement les soldats que de te trouver dans les parages où les balles leur entrent dans le corps.

Il regimbe :

— Je n’ai que faire de tes bloody incongruités.

— Ose donc dire que tu es allé au front. Oh ! je sais, tu es allé au front des fourneaux où les grenades étaient des théières et les obus des récipients à bouillon : You smell dripping !