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CROQUIS DU VICE

craquent, et courbées en une pose lubrique, baignées dans la lumière des lampes électriques, elles se frappent sur les fesses.

Et le quadrille continue. Les filles « ramassent » leurs jupes comme elles ramasseraient un paquet de linge sale, sans grâce, en des gestes lourds, les jambes bien tendues. Et l’obscénité recommence de plus en plus répugnante.

Les inspecteurs courent de quadrille en quadrille, mais, sitôt disparus, les filles, sous le prétexte d’une danse du ventre, miment maintenant une scène d’amour, pendant que le Père la Pudeur surveille les amoureux enlacés dans les jardins. Les hommes, le cou tendu, regardant avec, dans les yeux, une fixité de mâle congestionné, entourent les danseuses.

Dans la cohue des spectateurs et des spectatrices serrés les uns contre les autres, les mains tombantes et s’égarant parfois, en face d’une gousse embrassant sa danseuse, la petite maigre du baron regarde.

Ses yeux grands ouverts ne perdent pas