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CROQUIS DU VICE

Le grain de poussière brisé dans la rafale tombe et ne se relève qu’emporté dans une nouvelle tourmente. Le grain de poussière, c’est moi.

La route est trop longue… je suis bien las.

J’entends mes os crisser dans leurs glènes, mes lèvres sont des lèvres de spectres. J’ai froid.

Je suis seul, bien seul,

perdu
dans l’immensité.

Mes yeux se fermeront pour ne plus s’ouvrir.

Pour ne plus s’ouvrir et ne plus rien voir. Je m’endormirai dans le souvenir d’Elle, et mes lèvres conserveront éternellement le parfum de son suprême baiser.

Le parfum de son suprême baiser que