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CROQUIS DU VICE

lacs irradie en étincelles brûlantes comme les yeux de ma maîtresse.

La tiédeur caressante de ses soupirs parfume l’air. Les grenades saignent par ses lèvres, et pour la pointe de ses seins mûrissent des roses.

Des murmures passent :

Dans les brouillards lointains les bois murmurent à mon âme agonisante nos chansons d’amour.

À mon âme agonisante depuis que ma maîtresse est morte à l’heure où le soleil réfléchi par les grands lacs irradie en étincelles brûlantes.

J’aime les nuits d’hiver, les nuits froides et spectrales, sans joie.

La neige blanchit la tombe inviolée de ma maîtresse et rend sourd le pas des fantômes blancs comme son cadavre.

Le ciel porte mon deuil avec des larmes d’étoiles. Le vent souffre et gémit et gifle