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CROQUIS DU VICE

de la nuque ; de grands yeux qu’allumait un regard anxieux d’inconnu ; des lèvres peut-être un peu pâles mais très fortes, se plissaient en un continuel sourire ; des cheveux blonds dorés tombant en boucles folles sur un front d’une grande pureté faisaient de Suzanne ce que Laurençon nommait « un morceau de roi. »

Suzanne était employée chez Duponsart depuis quinze jours. Son patron, d’abord plein d’égards pour elle, avait ensuite poussé trop loin les prévenances. La « Petite » comme il la nommait, avait depuis peu, en arrivant un bon chocolat bien chaud que Duponsart lui servait. Il prenait d’abord Suzanne par la taille et l’embrassait chastement sur le front en lui disant : « Ma fille ! »

Suzanne mangeait consciencieusement son chocolat et répondait aux paroles embarrassées du vieux par son doux sourire d’enfant.

Un soir, après la fermeture de la bou-