les plus étranges, et loin d’omettre les exquis supplices des orientaux, nous nous complûmes en leur férocité.
Tout à coup, Rœdel nous interrompit :
— Je ne connais pas, dit-il, une mort plus horrible que celle par la clarinette en si bémol… Oui, mes amis : vous placez le pavillon de la clarinette à deux centimètres des pieds de la victime ; à l’extrémité du suave instrument, un prix du Conservatoire bien convaincu exhale l’Hymne russe. Le souffle harmonieux caresse mollement la plante des pieds du patient ; le propriétaire de cette plante sourit, rit, se gondole, se tord, se retord et se regondole… Vous savez que l’excès en tout nuit : bientôt il meurt de rire en d’atroces douleurs.
Nous avions des larmes aux yeux.
Avec attendrissement, Nichette demanda :
Le trombone à coulisse produirait-il le même effet ?
— Oui, mais plus foudroyant.
— Et des morts, qu’en fait-on ?