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CROQUIS DU VICE

faciles, allaient donc aux sorties des écoles chasser la fillette plus rétive ? Les sensations de ces malades[1] sont donc en raison inverse de la faiblesse de leurs victimes ? Est-ce la faute de nos mœurs coupables, agitant en notre cerveau tout un monde de lubriques folichonneries devant un jupon relevé par un temps de pluie ?

L’homme s’était levé, ne pouvant plus supporter les regards d’enfants, ayant honte de lui, sans savoir pourquoi, agacé, énervé, obsédé par la voix grêle et inviteuse qui lui avait chanté dans les oreilles : « Elle est gentille la petite Nana. » Il se dirigea vers la butte, précipitant le pas pour s’éloigner des rires qui le narguaient.

Enfin lassées, les gamines reprirent le chemin de la maison.

« Que faire, se demanda-t-il. » Vingt fois il prit la résolution de rentrer chez lui sans passer par la butte. « Oui, mais cela lui

  1. La médecine légale les regarde comme des malades agissant sous une influence plus forte que leur volonté et les classe sous le nom d’« exhibitionnistes ». Rarement les tribunaux l’entendent ainsi.