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L’INNOCENCE DE MA COUSINE

À M. Dujardin.

Nous avions ri toute la journée et nous sentions le besoin d’un délassement en l’audition de récits macabres.

Le repos n’est qu’un contraste : fatigué, le voyageur s’épanouit sur un lit, un sopha, sur n’importe quoi ; le bureaucrate, après huit heures de rond de cuir, se grise d’une saine promenade.

Donc, nous voulions pleurer, verser d’abondantes larmes, et, pour ce, nous nous contâmes d’extravagants récits dont l’épouvantable vérité se perd dans ce qui précédait la nuit des temps. Devant nos yeux défilèrent en grimaces sataniques les morts