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CROQUIS DU VICE

livre sitôt lu, qu’il se nomme Jeanne ou Louise, vous le jetez sur un rayon de votre bibliothèque ou vous l’oubliez dans un coin poudreux de votre cœur, pour en lire un autre qui se nommera Hélène ou Blanche.

« Il y a des romans qui sont des tragédies, Monsieur ; d’un abandon, moi, j’en mourrais.

« Je sais que j’ai été très imprudente en vous permettant de m’accompagner jusque dans ma chambre. J’ai perdu la tête. Je n’aurais pas dû accepter votre dîner, mais j’avais faim. Si vous saviez comme l’on souffre quand on a faim. Ah ! je suis bien malheureuse ! Je n’ai plus de parents, pas d’amie et suis sans place depuis deux mois. Je n’avais plus rien, rien ! Alors j’ai descendu dans la rue pour… Eh bien, oui, je vous avoue, tout, parce que vous avez été bon pour moi… j’ai descendu dans la rue pour faire la noce. J’y ai vu des filles, elles riaient toutes ; elles sont donc bien heureuses ? elles avaient toutes de belles toi-