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LES OISEAUX DE PROIE

— Nous devons partir d’Aldergate Street. Le Meynell d’Aldergate Street doit avoir été un homme important, et ce sera bien surprenant s’il n’est pas question de lui dans les archives topographiques du quartier qui encombrent les rayons poussiéreux des librairies. Nous devons consulter tous les vieux ouvrages de ce genre et lorsque nous aurons obtenu les informations que les livres peuvent procurer, nous nous mettrons à la recherche des traditions orales, ce sont toujours les meilleures en pareille circonstance.

— Cela veut dire un autre abordage avec d’anciens marins… Je vous demande pardon, je veux dire avec les plus vieux habitants, reprit Valentin avec un bâillement de désespoir. Très-bien. Je présume que ces sortes d’individus sont moins obtus lorsqu’ils vivent au milieu du vacarme d’une grande ville que lorsqu’ils végètent dans les faubourgs d’une cité manufacturière. Où trouverai-je mes octogénaires phraseurs, et quand devrai-je commencer mes opérations avec eux ?

— Le plus tôt sera le mieux, répliqua Sheldon, J’ai pris déjà beaucoup de renseignements préalables qui vous rendront ce travail facile. J’ai fait une liste d’un certain nombre de personnes qui sont bonnes à voir. »

Sheldon choisit un papier parmi les nombreux documents qui encombraient la table.

« La voici, dit-il. John Grewter, papetier en gros ; Anthony Sparsfield, sculpteur en bois et doreur, sont, autant que j’ai pu m’en assurer, les deux commerçants les plus anciens dans Aldergate Street. Vous pourrez sans doute apprendre par eux quelque chose de Meynell. Je ne prévois pas de grandes difficultés au sujet des Meynell, si ce n’est la possibilité d’en trouver plus qu’il