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LES OISEAUX DE PROIE

riages clandestins et dépourvu de toute indication particulière, j’ai commencé mes recherches par l’examen de tout ce qui se rapportait à la matière.

— Cela a dû être un long travail ?

— Cela a été long, répondit Sheldon en réprimant un soupir provoqué par le souvenir du martyre qu’il avait enduré. Je n’ai pas besoin d’entrer dans des détails à ce sujet… sur le nombre de personnes auxquelles j’ai dû m’adresser pour obtenir l’autorisation d’examiner les liasses de papiers ; les signatures et contre-signatures qu’il m’a fallu me procurer ; l’étendue des bavardages et absurdités qu’il m’a fallu entendre avant de pouvoir compléter mes investigations. Le résultat a été zéro, et, après un travail de galérien, je me suis trouvé tout juste aussi avancé qu’au début de mes recherches. C’est alors que vos extraits des lettres de Matthieu sont venus m’ouvrir une nouvelle voie. J’en ai tiré la conclusion qu’il y avait eu bien réellement un mariage et qu’il avait eu lieu comme un acte volontaire de la part du jeune homme. J’ai alors entrepris ce que j’aurais dû commencer par faire. Je me suis mis résolûment à examiner les registres de toutes les paroisses situées dans un certain rayon. J’ai commencé par celles de Clerkenwell, dans l’enceinte de laquelle nos amis ont passé de si heureux jours, ainsi que l’indique une des lettres les plus mystiques de Mme Rebecca ; mais après avoir fait la chasse dans toutes les moisissures des vieilles églises, à un mille aux alentours, je n’y ai pu découvrir aucun document relatif à l’existence des Haygarth. J’ai, en conséquence, abandonné Clerkenwell et me suis retourné vers le quartier du Sud, dans le voisinage de la Prison du Banc de la Reine, où le père de Molly était emprisonné, considérant comme très-probable que Molly