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LES OISEAUX DE PROIE

annoncerai un de ces jours un mariage. Je suis fâché d’apprendre que mon père est obligé de garder le lit ; assurez-le de toute mon affection, et dites-lui que j’irai à Ullerton dès qu’il le désirera. C’est une satisfaction pour moi de savoir que Mlle Rebecca soit aussi remplie d’attentions pour lui et qu’il trouve du soulagement dans ses prières et ses exhortations. Je lui ai plus d’obligation de cela que de l’amitié qu’elle témoigne pour mon indigne personne : Dites-lui, je vous prie, que je suis entièrement à son service. Notre nouveau roi est aimé et admiré de tous. Il n’en est pas de même de ses ministres, sur le compte desquels il circule d’injurieux pamphlets dont le peuple s’amuse, etc., etc. »

« Dans cette lettre, je découvre un certain adoucissement de sentiments à l’égard de Mlle Rebecca. L’année suivante, en 1766, d’après mes notes, le père de Matthieu est mort ; mais je ne trouve aucune lettre datée de cette même année, que Matthieu a sans doute passée à Ullerton. Aucune, depuis cette époque, jusqu’à l’année où Matthieu a épousé Mlle Rebecca. Pendant l’année qu’a durée cette union et qui a été la dernière de sa vie, je trouve plusieurs lettres ; quelques-unes écrites à Londres, les autres du manoir de Dewsdale ; mais dans ces lettres si affectueuses et confidentielles qu’elles soient, il y a peu de renseignements positifs.

« Ces dernières lettres sont l’expression des sentiments de Matthieu régénéré et wesleyanisé ; de même que les épîtres plus prétentieuses de sa femme Rebecca, elles traitent principalement de matières spirituelles. Dans ces lettres, je crois distinguer la marque d’un