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LES OISEAUX DE PROIE

Les choses avaient été ainsi pendant une année ; puis était survenu le mariage avec Mme Halliday. Sheldon s’était rendu à Barlingford pour la célébration de cette intéressante cérémonie, et Nancy avait fait ses adieux à la maison, après en avoir remis les clefs à l’agent chargé de les remettre au successeur de Sheldon.

Aujourd’hui, après un intervalle de plus de dix ans, Mme Woolper était assise dans le cabinet de l’agent de change, en face du regard scrutateur de son maître.

« Ainsi, vous pensez que vous pourrez vous rendre utile dans la maison comme une sorte de femme de charge, hein, Nancy ? Vous surveillerez les autres domestiques pour empêcher qu’ils ne me volent, courent les rues, et le reste ? dit Sheldon d’un air interrogatif.

— Bien sûr que je le pourrai, M. Philippe, s’empressa de répondre la vieille femme, et si je ne vous épargne pas plus d’argent que je ne vous en coûterai, le plus tôt que vous me mettrez à la porte sera le mieux. Je sais ce que c’est que les domestiques de Londres, je connais leur manière de faire, et si Mlle Georgy n’a pas de goût pour les soins du ménage, je sais, moi…

Mme Sheldon s’entend au ménage à peu près autant qu’un enfant, interrompit Philippe, avec un suprême mépris, elle ne vous gênera en rien, et si vous me servez fidèlement…

— C’est ce que j’ai toujours fait, M. Philippe.

— Oui, oui, très-certainement ; mais j’ai besoin que vous me serviez fidèlement dans l’avenir comme vous l’avez fait dans le passé. À propos, vous savez que j’ai une belle-fille ?

— La petite fille de Halliday, qui a été à l’école de Scarborough.

— Elle-même ; mais la petite fille de Tom est main-