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LES OISEAUX DE PROIE

sions, ma bien-aimée et moi ! Tout est changé maintenant : la plus étrange, la plus surprenante complication est survenue, et à présent je doute, j’ai peur.

« Après que nous eûmes causé longtemps, Mlle Halliday me proposa tout à coup de lui faire la lecture.

« — Diana m’a dit une fois que vous lisiez admirablement bien, me dit la flatteuse, et je voudrais bien vous entendre… lire… des vers surtout… Vous trouverez beaucoup de poésies dans cette vieille bibliothèque. Je suis très-sûre que Pope est le poète que vous lirez le mieux. Voulez-vous que nous examinions ensemble la bibliothèque ?

« De toutes les manières d’employer une après-midi désœuvrée il n’en est pas pour moi de plus agréable que l’exploration d’une vieille bibliothèque, et lorsque ce divertissement est partagé par une femme tendrement aimée, le plaisir se trouve singulièrement augmenté.

« Nous nous mîmes donc immédiatement à l’œuvre. Nous fouillâmes les rayons du vieux meuble où se trouvait renfermée toute la bibliothèque des Mercer.

« Je suis obligé de reconnaître que fort peu de choses intéressantes garnissaient les principaux rayons. Sur ceux du haut se trouvaient quelques volumes mal reliés et quelques autres brochés ; au bas imposaient des in-folios sur lesquels s’accumulait la poussière des âges.

« Je me mis à genoux pour les examiner.

« — Vous allez vous couvrir de poussière si vous y touchez, s’écria Charlotte. J’ai voulu une fois les examiner et je n’y ai rien trouvé d’intéressant.

« — Cependant, ils paraissent bien mystérieux, dis-je ; celui-ci, par exemple ?

« — Celui-là, c’est une vieille histoire de Londres avec