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LES OISEAUX DE PROIE

les noms de tous les nonagénaires qui s’étaient mariés à Huxter’s Cross depuis le commencement du siècle, je ne me trouvai pas plus avancé : je n’avais rien découvert quant au mariage secret de Charlotte. Alors seulement je réfléchis à toutes les obscurités dont ce mariage était enveloppé. Mlle Meynell était venue dans le comté d’York pour rendre visite à des parents de sa mère et s’y était mariée. Le lieu dont Anthony Sparsfield se souvenait d’avoir entendu parler à l’occasion de ce mariage était Huxter’s Cross. Mais de ces deux circonstances il ne résultait pas nécessairement que le mariage avait été célébré dans ce village. Mlle Meynell pouvait avoir été mariée dans quelque autre ville du comté. Pour cette classe de modestes citoyens le mariage était un grand événement, une occasion de fête. Il y avait donc tout lieu de présumer que Mlle Meynell et ses amis avaient dû préférer que cette joyeuse cérémonie fût accomplie partout ailleurs que dans une vieille église oubliée dans un pays montagneux.

« — J’aurai à examiner tous les registres du comté d’York avant de trouver ce que je cherche, pensai-je en moi-même, à moins que Sheldon ne se décide à mettre un avis dans les journaux pour réclamer l’acte de mariage de Meynell. Il n’y a presque aucun danger dans la publication de cet avertissement, du moment où le rapport qui existe entre le nom de Meynell et la succession Haygarth n’est connu que de nous seuls.

« Agissant dans ce sens, j’ai écrit le soir même à Sheldon pour l’engager à se servir d’une annonce dans les journaux pour découvrir les descendants de Charlotte Meynell.

« Charlotte ! nom chéri, qui me produit l’effet d’une douce musique. J’éprouvais du plaisir à écrire cette