Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
LES OISEAUX DE PROIE

CHAPITRE II

VALENTIN INVOQUE LE FANTÔME DU PASSÉ

« 7 Octobre. — Minuit. — J’ai été assez heureux de quitter Spotswold ce matin très-peu de temps après avoir terminé mes recherches dans la sacristie, et à cinq heures de l’après-midi je me suis retrouvé à Ullerton. En revenant, j’ai sérieusement réfléchi à cette apparition inattendue de Paget sur le lieu principal de mes investigations, et, plus je considère ce fait, plus je suis disposé à suspecter les motifs qui ont pu conduire ici mon patron et à redouter son intervention. Est-il possible que sa présence à Ullerton ait rapport à l’affaire qui m’y a amené ? Telle est la question que je me suis faite cent fois pendant le voyage, et que je me fais encore à présent.

« Je ne doute pas que je me tourmente de chimères ; mais je ne connais que trop l’habileté machiavélique de l’homme, et tout ce qui vient de lui m’effraie. Mon premier soin en rentrant à l’hôtel fut de m’assurer si quelqu’un portant son nom ou répondant à la description que je fis de sa personne y était arrivé en mon absence. Je fus soulagé en apprenant qu’aucun étranger quel qu’il fût n’y était descendu depuis l’après-midi du jour précédent. Qui y était venu prendre un repas ? C’était une autre question moins facile à résoudre. Dans la soirée, un grand nombre de personnes étaient entrées dans la salle à manger et en étaient sorties, et mon pa-