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LES OISEAUX DE PROIE

que l’on ait jamais inventé. Il n’y avait plus personne pour ramener en Angleterre les restes du pauvre Samuel, car sa mère était morte et ses deux sœurs étaient établies quelque part dans le comté d’York.

« Dans le comté d’York ! Je ne serais pas surpris que ma physionomie eût paru extraordinaire au moment où M. Sparsfield mentionna ce comté particulier, car ma pensée prit des ailes pour s’élancer vers Charlotte presque aussitôt que le mot sortit de ses lèvres.

« — Comment, Mlle Meynell s’est établie dans le comté d’York ? dis-je.

« — Oui, elle a épousé un fermier de ce pays ; sa mère était née dans le comté d’York, et elle-même s’y étant rendue avec sa sœur pour aller rendre visite à quelques parents du côté maternel, elle y est restée et n’est jamais revenue à Londres depuis. L’une des deux s’est mariée ; l’autre est morte fille.

« — Vous rappelez-vous le nom de l’homme qu’elle a épousé ?

« — Non, répliqua M. Sparsfield, Pour cela, j’ai tout à fait oublié.

« — Ne pourriez-vous pas vous rappeler le nom de l’endroit où elle a été… de la ville, du village, du bourg ?

« — Je me le rappellerais peut-être si je l’entendais nommer, répondit-il d’un air pensif. Je devrais pourtant me le rappeler, car j’ai entendu bien des fois, dans le temps, Samuel parler de la résidence de sa sœur Charlotte. On l’avait baptisée Charlotte, voyez-vous, à cause de la reine. J’ai une espèce de souvenir que le nom du village se terminait en cross, comme qui dirait Charing-Cross ou Waltham-Cross.

« Cela était vague, mais c’était néanmoins infini-