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LES OISEAUX DE PROIE

ainsi que je le faisais observer, lorsque ma fille nous a interrompus ; et elle était peut-être un peu plus zélée pour la secte wesleyenne nouvellement fondée que son mari ne l’aurait voulu ; mais comme leur mariage n’a eu qu’une année de durée, ils n’ont guère eu le temps d’être malheureux en ménage, en supposant même qu’il n’y eût pas un parfait accord entre eux.

« Moi-même. — Mme Matthieu Haygarth ne s’est pas remariée ?

« Le recteur. — Non ; elle s’est vouée à l’éducation de son fils, dans cette maison où elle est morte. Dans la pièce qui est maintenant ma salle d’étude, elle avait fait mettre un pupitre et une couple de bancs ; ils sont maintenant dans la chambre des enfants. Elle en avait fait une sorte de petite chapelle, dans laquelle la personne qui tient le magasin général, et qui était, je crois, considérée comme une des lumières de la secte wesleyenne, avait l’habitude de venir chaque dimanche matin faire un sermon aux quelques croyants du voisinage. Lorsqu’elle est morte, son fils était âgé de dix-neuf ans, et elle a été enterrée dans le caveau de famille, dans le cimetière qui est là, tout près. Son fils est resté attaché à l’Église anglicane, et cela a été un grand sujet de chagrin pour elle. (Invasion du garçon en toile de Hollande, très-ahuri et noirci d’encre et s’écriant également : Papa !) Non, John, pas avant que vous ayez trouvé la solution de ce problème. Remettez en place cette batte à cricket et retournez travailler. (Sortie maussade du jeune garçon.) Vous voyez ce que c’est d’avoir une nombreuse famille, monsieur… Sheldon… Je vous demande pardon, monsieur.

« Moi-même. — Haukehurst, clerc de M. Sheldon.

« Le recteur. — Parfaitement. J’ai quelques vues sur