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DE LADY AUDLEY

Ils ne dirent plus rien, mais Robert entra directement dans un hôtel, où il s’enquit d’un M. Maldon.

« Oui, lui répondit-on, il y a un gentleman de ce nom qui habite Ventnor, un certain capitaine Maldon ; sa fille est morte dernièrement. »

Le garçon voulut bien aller s’enquérir de son adresse.

L’hôtel était plein d’activité dans cette saison ; les gens sortaient et entraient, et il y avait un grand vacarme de domestiques et de garçons dans la salle d’attente.

George Talboys s’appuya contre les piliers de la porte avec la même expression de visage que celle qui avait tant effrayé son ami dans le coffee-house à Westminster.

Le pire était maintenant confirmé. Sa femme, la fille du capitaine Maldon, était morte.

Le garçon revint au bout de cinq minutes, dire que le capitaine Maldon était logé à Landsdowne Cottage, no 4.

Ils trouvèrent facilement la maison, un méchant petit cottage aux croisées basses donnant sur l’eau.

« Le capitaine Maldon est-il chez lui ?

— Non, répondit la propriétaire, il est allé se promener sur la plage avec son petit-fils. Ces messieurs voudraient-ils entrer et s’asseoir un instant ? »

George suivit machinalement son ami dans le petit parloir de devant, — couvert de poussière, pauvrement meublé, et tout en désordre, avec des débris de jouets d’enfant, éparpillés sur le plancher, et une vieille odeur de tabac qui imprégnait les rideaux de mousseline des croisées.

« Regardez, » dit George, indiquant une peinture accrochée au manteau de la cheminée.

C’était son propre portrait, peint jadis, alors qu’il était dragon. C’était une excellente peinture, qui le