et humide, et la femme de ménage avait allumé un bon feu dans le foyer du salon.
Après avoir mangé à peu près la moitié d’une côtelette de mouton, Robert resta assis, son vin intact sur la table devant lui, fumant des cigares et les yeux fixés sur le feu.
« George Talboys n’est pas parti pour l’Australie, dit-il après une longue et pénible réflexion. S’il est vivant, il est encore en Angleterre, et s’il est mort, son corps est caché dans quelque coin de l’Angleterre. »
Il resta pendant des heures à fumer et à penser ; — de confuses et lugubres pensées laissaient sur son visage chagrin une ombre noire que ne purent dissiper ni la brillante lumière de la lampe à gaz, ni la flamme rouge du feu.
Très-tard dans la soirée, il se leva de sa chaise, recula la table, avança son bureau près du foyer, sortit une feuille de papier écolier, et trempa une plume dans l’encre.
Mais après avoir fait tout ceci, il s’arrêta, posa son front sur ses mains, et se replongea dans ses réflexions.
« Je rédigerai un rapport de tout ce qui est arrivé depuis notre descente dans l’Essex et ce soir, en commençant par le vrai commencement. »
Il rédigea ce rapport en courtes phrases détachées, qu’il numérotait en les écrivant.
Il était ainsi conçu :
Malgré l’état chagrin de son esprit, il était presque disposé à s’enorgueillir de la tournure officielle de ce