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LE SECRET

« C’est cette stupide mistress Maloney, je le parierais, murmura-t-il ; elle peut frapper de nouveau, car je m’en soucie fort peu. Pourquoi ne se sert-elle pas de sa double clef, au lieu d’arracher un homme de son lit lorsqu’il est demi-mort de fatigue. »

La personne, quelle qu’elle fût, frappa de nouveau et puis cessa, apparemment dégoûtée ; mais environ une minute après, une clef tourna dans la serrure.

« Elle avait donc sa clef sur elle tout le temps, dit Robert. Je suis vraiment enchanté de ne m’être pas levé. »

La porte entre le salon et la chambre à coucher était à demi ouverte, et il pouvait y voir remuer la femme de ménage, époussetant les meubles et remettant en ordre des objets qui n’avaient pas été dérangés.

« Est-ce vous, mistress Maloney ? demanda-t-il.

— Oui, monsieur.

— Alors pourquoi, bonté de Dieu, faisiez-vous ce tapage à la porte lorsque vous aviez votre clef sur vous ?

— Du tapage à la porte, monsieur !

— Oui, un infernal tapage.

— Pour sûr, je n’ai jamais frappé, monsieur Audley, je suis entrée directement avec la clef…

— Qui a frappé alors ? Il y a eu quelqu’un qui a fait du bruit à cette porte pendant un quart d’heure au moins ; vous devez l’avoir rencontré descendant l’escalier.

— Mais je suis presque en retard ce matin, monsieur, car j’ai été d’abord dans la chambre de M. Marin, et suis venue directement de l’étage au-dessus.

— Alors vous n’avez pas vu quelqu’un à la porte ou dans l’escalier ?

— Pas âme qui vive, monsieur.

— Fut-il jamais quelque chose d’aussi contrariant ? dit Robert. Penser que j’aurai laissé cette personne