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CHAPITRE XIII

Sombres rêves.

Robert Audley quitta Southampton par le train-poste, et entra dans son appartement juste comme l’aube se glissait froide et grise dans les chambres solitaires, et que les canaris commençaient à secouer faiblement leurs plumes avec le jour naissant.

Il y avait plusieurs lettres dans la boîte derrière la porte, mais il n’y en avait aucune de George Talboys.

Le jeune avocat était harassé par une longue journée passée à courir d’un endroit à un autre. La paresseuse monotonie habituelle de sa vie avait été rompue comme elle ne l’avait jamais été pendant vingt et une années tranquilles et qui s’étaient passées sans embarras. Son esprit commençait à devenir confus par rapport au temps. Il lui semblait que des mois s’étaient écoulés depuis qu’il avait perdu de vue George Talboys. Il était si difficile de croire qu’il y avait moins de vingt-quatre heures que le jeune homme l’avait laissé endormi sous les saules, sur le bord du ruisseau aux truites !

Ses yeux étaient horriblement fatigués faute de sommeil. Il chercha dans les chambres pendant quelque