— Elle est à nettoyer, Georgey, répondit son grand-père.
— Elle est toujours donnée à nettoyer, dit l’enfant.
— La montre est parfaitement en sûreté, je vous l’affirme, monsieur Audley. »
Et, prenant une reconnaissance du mont-de-piété, il la présenta à Robert.
Elle était faite au nom du capitaine Mortimer : « Une montre montée sur diamants, onze livres. »
« Je suis souvent gêné pour quelques shillings, monsieur Audley, dit le vieillard, mon gendre a été vraiment généreux à mon égard ; mais il y en a d’autres, il y en a d’autres, monsieur Audley, et… et… et je n’ai pas été aussi bien traité. »
Il essuya quelques pleurs véritables en disant ces mots d’une voix lamentable et criarde.
« Allons, Georgey, il est temps que le brave petit homme aille au lit ; venez-vous-en avec grand-papa. Excusez-moi pour un quart d’heure, monsieur Audley. »
L’enfant suivit sans se faire prier. À la porte de la chambre, le vieillard se retourna vers son visiteur, et dit de la même voix hargneuse :
« C’est une pauvre demeure pour passer la fin de mes jours, monsieur Audley. J’ai fait de nombreux sacrifices, et j’en fais encore ; mais je n’ai pas été bien traité. »
Laissé seul dans le sombre petit salon, Robert Audley croisa ses bras et resta préoccupé, les yeux fixés sur le parquet.
George était parti, alors ; il pouvait recevoir quelque lettre d’explication peut-être, à son retour à Londres ; mais les chances qu’il ne pourrait plus jamais revoir son vieil ami.
« Et penser que je m’étais attaché à ce camarade, dit-il, soulevant ses sourcils jusqu’au milieu du front.