chargées de bijoux, courant légèrement sur les touches, avec des manches de dentelles tombant sur ses poignets gracieusement arrondis. Il examina ses jolis doigts l’un après l’autre ; celui-ci avec un cœur brillant de rubis, celui-là enroulé d’un serpent d’émeraude, et sur tous, une constellation scintillante de diamants. De ses doigts, ses yeux allèrent à ses poignets : un bracelet d’or uni glissa de son poignet droit sur sa main, comme elle exécutait un passage rapide. Elle s’arrêta brusquement pour l’arranger ; mais avant qu’elle eût pu le faire, Robert Audley remarqua une meurtrissure sur sa peau délicate.
« Vous avez été blessée au bras, lady Audley ? » s’écria-t-il.
Elle se hâta de replacer le bracelet.
« Cela n’est rien, dit-elle. Je suis malheureuse d’avoir une peau que meurtrit le plus léger contact. »
Elle continua de jouer ; mais sir Michaël traversa le salon pour examiner la meurtrissure sur le poignet de sa jolie femme.
« Qu’est-ce que cela, Lucy ? demanda-t-il, et comment est-ce arrivé ?
— Que vous êtes tous ridicules de vous tracasser pour une chose aussi futile ! dit lady Audley en riant. J’ai quelquefois des absences, et je m’amusais, il y a quelques jours, à m’attacher un morceau de ruban autour du bras, si serré, qu’il a laissé une meurtrissure lorsque je l’ai retiré.
— Hum ! pensa Robert, milady raconte de candides petits mensonges d’enfant ; la meurtrissure est d’une date plus récente que quelques jours, la peau commence seulement à changer de couleur. »
Sir Michaël prit l’élégant poignet dans sa forte main.
« Tenez les bougies, Robert, et laissez-moi examiner ce pauvre petit bras. »