Page:Braddon - Le Secret de lady Audley t1.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XI

La marque sur le poignet de milady.

Robert trouva sir Michaël et lady Audley dans le salon. Milady était assise sur un tabouret devant le grand piano, retournant les feuilles de quelque nouveau morceau de musique. Elle pirouetta sur ce siège roulant, en produisant un froufrou avec les falbalas de sa robe de soie, lorsqu’on annonça le nom de M. Robert Audley ; quittant alors le piano, elle fit à son neveu une révérence comiquement cérémonieuse.

« Je vous remercie beaucoup pour les fourrures que vous m’avez apportées, dit-elle en offrant ses petits doigts, tout brillants et étincelants des diamants qu’ils portaient, je vous remercie pour ces magnifiques zibelines. Qu’il est bien à vous d’y avoir pensé ! »

Robert avait presque oublié la commission qu’il avait faite pour lady Audley pendant son excursion en Russie. Son esprit était si plein de George Talboys qu’il se contenta de recevoir les remercîments de milady avec une inclinaison de tête.

« Pourriez-vous croire, sir Michaël, dit-il, que mon absurde camarade est reparti pour Londres en me plantant là ?