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LA TRACE

M. Cordonner fut presque étonné, et se trouva ainsi très-près de manquer, pour la première fois de sa vie, à l’unique théorie qu’il avait adoptée.

« Voilà de bonnes nouvelles pour Spring Gardens, dit-il, mais Peters ne doit être de retour que demain soir ; si, ajouta-t-il d’un air distrait, on lui envoyait une dépêche télégraphique à Slopperton, je sais qu’il est là. Si quelqu’un peut trouver un cab et se charger de la dépêche, il rendra un service inestimable à Marwood, dit-il en traversant le comptoir et s’asseyant paresseusement sur la banquette dont le tissu représentait un tonneau vert et or rempli de Crème de la Vallée, son chapeau renversé complètement en arrière de sa tête, et les mains dans ses poches. Je vais écrire la dépêche. »

Il écrivit sur une carte :

« Rendez-vous à Liverpool ; il nous a glissé entre les mains, et il est là. »

Puis il la tendit poliment aux trois Joyeux appuyés sur le bâtis de la pompe à porter. Spletters, l’auteur dramatique, la saisit avec empressement ; elle suggérait à son imagination poétique ce qui est le don le plus précieux de l’inspiration, une situation.

« Je m’en charge, dit-il ; quelle superbe ligne cela ferait dans une affiche ? le télégramme intercepté ; avec un employé comique de chemin de fer et le traître de la pièce coupant les fils métalliques.

— En route, Spletters, dit Percy Cordonner ; ne