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DU SERPENT.

duit à l’escalier extérieur, l’autre communique avec sa chambre à coucher. Cette dernière est entr’ouverte, très-peu, mais assez cependant pour laisser apercevoir une faible lumière dans l’intérieur de la chambre ; c’est dans la direction de cette porte que les lunettes bleues sont fixées, quand M. Blurosset interrompt ses calculs pour prêter l’oreille, et c’est le bruit dans l’intérieur de cette chambre qu’il écoute.

Ce bruit est la respiration laborieuse et pénible d’un homme. La chambre est occupée.

« Bien, dit maintenant M. Blurosset, la respiration est certainement plus régulière. C’est, en vérité, un cas surprenant. »

En disant ces mots, il regarde sa montre.

« Onze heures cinq minutes, c’est l’heure de la dose, » murmure-t-il.

Il ouvre la petite armoire dans laquelle il a pris le poison qu’il a donné à Valérie, cherche quelques fioles desquelles il fait tomber plusieurs gouttes qu’il mélange dans un petit verre de pharmacie ; il regarde cette mixture à la lumière, la pose sur ses lèvres et passe ensuite dans la pièce voisine.

On entend un bruit comme si la personne à laquelle il donne le remède faisait une faible résistance, mais après un instant, M. Blurosset sort de la chambre avec le verre vide.

Il se rassied devant le tapis vert, et reprend ses