Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
LA TRACE

vant l’entrée de l’allée de Peter l’aveugle, qui était ornée de deux ou trois barres de fer brisées et couvertes de rouille, en manière de dents, quand il fut soudain arrêté par une femme à l’aspect hideux, qui se précipita sur lui, en lui adressant la parole d’une voix stridente.

« Eh bien, nous venons revoir nos meilleurs amis, n’est-ce pas ? Nous revenons à notre vieille grand’mère, après l’avoir mise sens dessus dessous, en restant absent quatre jours et quatre nuits. Où avez-vous été, Jim, mon chéri ? et où avez-vous gagné votre superbe costume ?

— Où j’ai gagné mon superbe costume ? Que voulez-vous dire, vieille sorcière ? Je ne vous connais pas, et vous ne me connaissez pas. Laissez-moi passer, allons, ou je vous assomme.

— Non, non, cria-t-elle, il ne voudrait pas frapper sa vieille grand’mère, il ne voudrait pas assommer sa grand’mère qui l’a nourri, et l’a élevé comme un gentleman, et qui veut lui dire un de ces jours un secret, qui vaut une mine d’or, s’il la traite bien. »

Jabez dressa les oreilles à ces mots, « une mine d’or, » et dit d’un ton tout à fait radouci :

« Je vous dis, ma bonne femme, que vous me prenez pour un autre. Je ne vous ai jamais vue avant aujourd’hui.

— Quoi ! vous n’êtes pas mon Jim ?