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LA TRACE

rémonie, avec une profusion de manchettes et de cols de chemise, et des visages brillants qui semblaient avoir été vernis plutôt que lavés par la respectable jeune personne attachée au département de la garde-robe et aux travaux de la lingerie. Il serait effrayant de dire la quantité de verres de limonade et de tartes à la confiture de framboises que ces jeunes gentlemen absorbèrent dans cette soirée du 17 juin ; mais je sais que le fils aîné Allecompain fut malade le matin du 18, et que ses parents, qui l’aimaient à la folie, étant venus le chercher dans une voiture et ayant eu l’imprudence de le placer le dos tourné aux chevaux, une des portières s’ouvrit avec grand fracas, le jeune gentleman se figurant faire une partie improvisée avec quelque membre imaginaire de l’espèce féline, s’échappa, et son papa et sa maman pensèrent qu’il fallait le laisser se livrer à cette fantaisie sans la moindre hésitation.

Dans la soirée du 18, les jeunes élèves du docteur Tappenden, à l’exception de deux petits garçons à la peau brune et à la chevelure frisée, dont les parents habitaient la Trinité, partirent tous pour se rendre dans leurs familles respectives, et M. Jabez North put disposer à son aise de la classe pendant tout le temps des vacances, car les petits étrangers jouaient au voyage en mer sur un des bancs, avec un bâton de cricket pour mât, ou lisaient dans un