Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
LA TRACE

une chemise à plis étoffés, ornée de têtes de mort et de danseurs formant des figures de ballet, sans parler des taches de café et de tabac, et une chaîne d’or passablement fausse serpentant sur sa large poitrine, pour combler le vide des vêtements qui faisaient défaut.

« Vous êtes membre du corps médical ?

— Oui.

— Vous étiez, je crois, dans la société du prisonnier, la nuit de son départ de Londres pour cette ville ?

— Oui.

— Quelle fut la conduite du prisonnier dans cette soirée ?

— Celle d’un original. »

Dans la continuation de son interrogatoire, il exposa qu’il connaissait M. Richard Marwood depuis de longues années, étant lui-même originaire de Slopperton.

« Pouvez-vous nous dire ce qui détermina le prisonnier à retourner dans la maison de sa mère au mois de novembre dernier ?

— Des idées noires, répondit le témoin avec une concision déterminée.

— Des idées noires ?

— Oui ; il avait été dans un mauvais état pendant trois mois, et, de plus, il avait eu une rude attaque de delirium tremens et un retour de son ancienne maladie.