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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

jardin derrière la maison, Sheldon se tenant derrière le docteur.

« Pour l’amour de Dieu, dites-moi la vérité, docteur ! dit Valentin d’une voix grave, aussitôt qu’ils furent assez loin de la maison pour ne pas être entendus. Je suis un homme et je puis entendre ce que vous pouvez avoir de plus terrible à dire.

— Mais réellement, Haukehurst, il n’y a rien qui justifie cette manière de prendre les choses. Le docteur est d’accord avec moi qu’il n’y a qu’une excessive langueur et rien de plus.

— Cela ne fait pas de doute, dit le docteur avec calme.

— Et le docteur est également d’avis avec moi qu’il y a tout à attendre de l’action réparatrice de l’air de la mer.

— Indubitablement, dit le docteur en inclinant gravement la tête en signe d’assentiment.

— Et c’est tout, demanda Valentin découragé.

— Mon cher monsieur, que puis-je dire de plus ? dit le médecin. Comme mon bon ami M. Sheldon vient de le faire remarquer, nous sommes en face d’une excessive langueur, et comme mon bon ami M. Sheldon l’a dit ensuite, il faut attendre les effets du changement d’air. L’effet vivifiant de la brise de mer, l’aspect réjouissant d’un pays nouveau… le docteur Nature, mon cher monsieur, est le coadjuteur le plus précieux.

— Et vous ne pensez pas que votre malade soit plus mal, docteur Doddleson ?

— Le docteur vient de laisser Mme Sheldon toute rassérénée par l’assurance qu’il lui a donnée que sa fille était mieux, dit Sheldon.

— Non, non, s’écria le docteur Doddleson. En cela,