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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Il y eût eu une petite perte de temps, mais voilà tout. Il ne manque pas d’individus du genre de M. George Sheldon qui sont à l’affût de hasards semblables et qui se contentent d’une très-petite rémunération, si on la compare aux prétentions que celui-ci élève. Mais tenez, je connais un homme, un Français, nommé Fleurus, qui se donnera tout autant de mal pour une succession de quelques centaines de livres qui n’est pas réclamée, que celui que s’est donné George Sheldon pour la succession Haygarth. Et il a réellement l’impudence de vous demander cinquante mille livres ?

— Réclamation à laquelle je suis engagé à ne pas faire d’opposition.

— Mais vous ne vous êtes pas engagé à y faire droit ? Mon cher M. Haukehurst, c’est une affaire que vous devez me permettre de régler pour vous, comme conseil de votre femme. Nous vous considérerons comme tout à fait en dehors de la question, si cela vous convient, et de cette manière vous vous tirerez de vos relations avec George Sheldon les mains parfaitement nettes. Vous ne ferez pas d’opposition à sa réclamation, mais c’est moi qui y résisterai, comme conseil de votre femme. Mais ignorez-vous que cet homme avait fait un compromis avec son frère, par lequel il consentait à ne recevoir que le cinquième de l’héritage et le remboursement de ses frais et débours et renonçait à toute autre prétention ? J’ai un extrait de ce compromis parmi les pièces du dossier de Mlle Halliday… de Mme Haukehurst. »

Après quelques explications, Valentin consentit à remettre toute l’affaire entre les mains de M. Greenwood.

Fin contre fin, c’était une affaire à régler entre les deux hommes de loi.