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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Pas du tout. Vous pourriez me donner l’argent cette après-midi, si vous le vouliez.

— Eh bien ! je crois que nous pourrons couler cette affaire. C’est une opération pour laquelle je me crois obligé de consulter mon sollicitor. Si vous vous rencontriez avec lui, demain à midi ? Vous pourriez apporter toutes les pièces qui établissent vos droits : le certificat du docteur, l’acte de décès, et tous les documents nécessaires.

— Oui, répondit Sheldon d’un air pensif, j’apporterai toutes les pièces nécessaires. À demain, à midi, alors. »

Sheldon laissa la police et le testament entre les mains de l’escompteur, et partit.

Les choses avaient marché aussi facilement qu’il pouvait l’espérer.

De chez Kaye il se rendit à la Banque Unitas, où il eut un entretien fort amical mais non complétement satisfaisant avec le secrétaire. Il désirait que la Banque Unitas lui avançât de l’argent sur la seconde police d’assurance : mais depuis quelque temps, la balance de son compte avait été très-basse, et il ne put lui promettre qu’il serait fait selon son désir.

Ces parts d’intérêt sur la Banque Unitas, évaluées à cinq mille livres, qu’il avait transférées à sa belle-fille, avaient été, quelques mois auparavant, transférées par cette jeune dame en vue d’un placement plus avantageux.

L’argent produit par la négociation de ces valeurs, ainsi que tout celui dont Sheldon avait la disposition, avait été s’engloutir dans le puits sans fond de ses malheureuses spéculations.

De la Banque le boursier passa à son bureau, où il vit Orcott, auquel il annonça, avec toutes les apparences convenables de chagrin, la mort de sa belle-fille.