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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

cérémonie. Heureusement pourtant que le son d’un demi-souverain ouvrit singulièrement l’esprit du sacristain.

« Je vois ce que vous voulez, dit-il. La jeune personne est malade, elle veut quitter une maison ou elle ne se trouve pas bien, et elle en a le droit ayant plus de vingt-et-un ans et étant maîtresse de ses actions. C’est ce qu’on pourrait appeler une sorte de mariage clandestin, quoique les parties ne dépendent de personne, à proprement parler. Je comprends. Vous m’avertirez un matin, juste dans le temps légal, et je devrai avoir tout prêt un de nos jeunes vicaires, lorsque vous-même vous serez prêts, et vous et la jeune dame vous serez unis avant que vous ayez eu le temps de vous reconnaître. Nous ne sommes pas longs dans nos mariages, à moins que ce ne soit dans des circonstances extraordinaires. »

La familiarité du sacristain était plus agréable que flatteuse pour l’honorabilité de celui qui s’adressait à lui ; mais Valentin n’était pas en disposition de s’offusquer de la manière légère dont il traitait cette affaire. Il lui promit de l’avertir en temps utile, et ayant arrangé toutes choses conformément aux prescriptions légales, il remonta dans son cab et dit au cocher de le conduire à Bayswater.

Il était alors trois heures. À cinq heures, il devait trouver le docteur Jedd à la station du Pont de Londres.

Il avait donc deux heures pour son entrevue avec Nancy et pour revenir de Bayswater à Londres.

Il n’avait rien pris depuis la pointe du jour, mais l’idée de boire ou de manger ne lui était pas venue. Il avait bien faiblement conscience d’une sorte de défaillance maladive, mais la raison de cette défaillance ne lui était pas venue à l’esprit.

Il ôta son chapeau et il s’appuya le dos sur les cous-