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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

loi rassura Charlotte, et quoiqu’elle eût vu ses intentions quelque peu dénaturées, elle sentit qu’une opération qui semblait sage à un homme comme M. Greenwood, qui avait sous ses pieds un tapis de Turquie et qui commandait à des commis d’aussi bonne façon que ceux qu’elle avait vus aller et venir à la voix de leur patron, ne pouvait être que prudente et convenable.

La réalisation de l’assurance ne marcha pas aussi facilement que l’entrevue avec l’homme de loi.

Le docteur auquel Mlle Halliday fut présentée sembla fort satisfait de l’apparence de brillante santé que présentait cette jeune fille, mais dans un entretien ultérieur qu’il eut avec M. Sheldon, il lui adressa plusieurs questions et secoua la tête d’un air grave quand il lui fut dit que le père de Charlotte était mort à trente-sept ans. Néanmoins son visage perdit de son expression sérieuse en apprenant que Halliday était mort d’une fièvre bilieuse.

« M. Halliday est-il mort à Londres ? demanda-t-il.

— Oui.

— Je voudrais… hum !… si c’était possible voir le médecin qui l’a soigné. Ces fièvres ont rarement un dénoûment fatal, à moins qu’il n’y ait quelque cause qui y prédispose.

— Dans le cas qui nous occupe, il n’y en avait aucune.

— Vous parlez avec un peu trop de confiance, monsieur Sheldon, et non comme un homme de la profession.

— Je parle avec une certaine dose de connaissance professionnelle. Je connaissais Halliday depuis de longues années. »

Sheldon oublia de mentionner que Tom était mort dans sa maison et qu’il avait été soigné par lui.