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HENRY DUNBAR

— Vous n’avez pas fait attention, ou bien il a dissimulé son infirmité en entrant chez vous. Il s’est assis, sans doute ?

— Oui, il est resté assis tout le temps.

— C’est ce que je pensais. Merci, tout va bien.

En disant ces mots, Carter partit, au grand soulagement du prêteur.

L’agent regarda à sa montre et vit qu’il était une heure et demie. À trois heures et demie, il y avait un train qui partait de la station du côté de l’eau qui se trouve dans le comté de Lincoln. L’autre station était sûre tant que Tibbles serait là ; il lui restait donc deux heures devant lui, il descendit sur le port et s’assura qu’aucun bateau n’avait traversé le fleuve depuis une heure. Wilmot était donc encore sur le côté du comté d’York. Mais où se cachait-il ? Un homme vêtu comme il l’était et boitant beaucoup devait être remarqué partout où il allait, et cependant Carter, en dépit de toute son expérience, ne put rien trouver qui le mît sur les traces de l’homme qu’il cherchait. Il consacra une heure et demie à courir les rues, pénétrant dans des cabarets et des bouchons de toutes sortes, dans des rues étroites et des ruelles avoisinant le port. Enfin il se décida à repasser le fleuve pour assister au départ du train.

Avant de partir pour exécuter ce dessein, il avait revu le Corbeau et son capitaine. Celui-ci était couché exactement dans la même position, fumant, tout en dormant, une petite pipe noire et malpropre. Carter examina chacun des voyageurs du train, et ne s’éloigna que lorsqu’il l’eut vu partir. Après cela, il repassa l’eau sans perdre de temps, et à quatre heures il mettait pied à terre.

Il commençait à être las, mais non fatigué de son labeur. La plus grande partie de son existence se passait de la même manière, et il avait coutume de