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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

« L’enfant qui avait apporté de la bière avait un panier. M. Carter mit le paquet vaseux dans le panier et passa le bras dans l’anse.

« — Vous ne les examinez pas ici, alors ? demanda le constable d’un air désappointé.

« — Non, je les emporte directement à l’hôtel. J’aurai la lumière nécessaire. Mais vous pouvez m’accompagner si cela vous fait plaisir, répondit M. Carter.

« Il paya les hommes qui avaient travaillé tout le jour et il les paya généreusement sans doute, car ils parurent très-satisfaits. Je lui avais donné de l’argent pour les dépenses de cette nature, parce que je savais que dans les cas semblables la démarche la plus insignifiante entraîne des frais considérables.

« Nous nous dirigeâmes vers la maison aussi rapidement que nous le permirent l’état du chemin, l’obscurité qui allait augmentant et la pluie, qui tombait toujours. Le constable nous accompagna. M. Carter se régalait d’un petit air qu’il sifflait doucement, ayant toujours le panier au bras. La vase verdâtre et l’eau bourbeuse dégouttaient du fond du panier chemin faisant.

« J’étais encore à chercher la raison de sa gaieté. Je ne comprenais pas encore pourquoi il semblait attacher tant d’importance à la découverte des vêtements de la victime.

« Il était huit heures et demie passées quand nous arrivâmes tous trois, l’agent de police, le constable de Winchester, et moi, dans notre salon à l’Hôtel George. Le dîner était dressé sur la grande table, et le garçon, notre ami de la veille, était là, prêt à nous recevoir. Mais M. Carter renvoya le garçon à ses affaires.

« — J’ai quelque chose à régler avec ce gentleman,