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HENRY DUNBAR

— Quel est son nom ?… qui… qui est-elle ?

— Son nom est Wilmot… Margaret Wilmot.

— Je ne connais pas cette personne, — répondit le banquier avec hauteur en regardant avec inquiétude la porte entr’ouverte. — Fermez cette porte, monsieur, — dit-il avec impatience au caissier, — le courant d’air du corridor est assez fort pour couper un homme en deux. Qui est cette Margaret Wilmot ?

— La fille de ce malheureux Joseph Wilmot qui a été assassiné à Winchester, — répondit le caissier très-gravement.

Il regardait Dunbar bien en face pendant qu’il parlait.

Le banquier soutint le regard aussi imperturbablement que la première fois, et dit d’une voix dure et assurée :

— Dites à cette personne, à cette Margaret Wilmot, que je refuse de la voir aujourd’hui comme j’ai refusé de la voir à Portland Place, et comme j’ai refusé de la voir à Winchester, dites-lui que je refuserai de la voir chaque fois qu’elle essayera d’être importune. J’ai déjà assez souffert à cause de cette hideuse affaire de Winchester, et je me défendrai très-résolûment contre toute persécution. Cette jeune personne ne peut avoir aucun motif pour me voir. Si elle est pauvre et qu’elle manque d’argent, je suis tout disposé à lui venir en aide. Je lui ai déjà offert de le faire. Je ne puis pas faire plus. Mais si elle est dans le besoin…

— Elle n’est pas dans le besoin, monsieur Dunbar, — interrompit Clément, — elle a des amis qui l’aiment assez pour la mettre à l’abri de la misère.

— Ah ! et vous êtes un de ces amis, je suppose, monsieur Austin ?

— Oui, monsieur.

— Prouvez donc votre amitié à Margaret Wilmot en lui apprenant qu’elle a en moi un ami et non un en-