ment de cruelles circonstances, dont chacune, que le ciel me vienne en aide, était dirigée contre elle : si j’ai pu être étourdi par ce coup au point que mon cerveau ait vacillé et que je sois devenu presque fou en doutant de mon très-cher amour, que peuvent penser les étrangers qui ne la connaissent ni ne l’aiment, mais qui sont seulement trop prêts à croire tout ce qui est infâme ! Talbot, je ne veux pas supporter cela plus longtemps. Je vais à Doncastre trouver ce Grimstone. Il doit avoir fait quelque chose aujourd’hui. J’y vais.
Mellish aurait marché tout droit vers les écuries ; mais Talbot le saisit par le bras.
— Vous pouvez le croiser en route, John, — dit-il. — Il est venu hier dans la nuit, il peut venir aussi tard ce soir. On ne peut pas savoir s’il vient par le grand chemin ou à travers champs. Vous pouvez ne pas le rencontrer.
Mellish hésitait.
— Il se pourrait qu’il ne vînt pas ce soir, — dit-il, — et je vous le répète, je ne puis supporter cette attente !
— Laissez-moi alors aller jusqu’à Doncastre, — dit Talbot, — et vous, restez ici pour recevoir Grimstone s’il arrive.
Mellish fut considérablement adouci par cette proposition.
— Vous voulez bien aller à la ville, Talbot ? — dit-il. — Sur ma parole, c’est beau de votre part de me l’avoir proposé. Je n’aurais pas aimé manquer cet homme sous aucun prétexte ; mais en même temps je ne me sens pas disposé à attendre s’il ne vient pas. Je suis sûr que je suis un grand embarras pour vous, Bulstrode ?
— Pas du tout, — dit Talbot avec un sourire.
Peut-être souriait-il involontairement en voyant combien peu Mellish avait conscience des embarras qu’il leur avait donnés pendant cette pénible journée.
— J’y vais avec grand plaisir, John, — dit-il, — mais faites seller un cheval pour moi.
— Certainement ; prenez Red Rover, mon cheval de chasse. Allons aux écuries et ce sera fait tout de suite.
La vérité est que Talbot aimait beaucoup mieux courir