étroite, jamais assez vaste pour embrasser plusieurs sujets à la fois, était complètement absorbée par d’autres préoccupations, et il se traînait par là avec une expression de physionomie qui ne rehaussait nullement ses attraits personnels.
Il ne faut pas croire que Grimstone laissât croître l’herbe sous ses pieds après son entrevue avec Mellish et Bulstrode. Il en avait assez entendu pour s’arranger, et il se mit à l’œuvre pour gagner la récompense offerte.
Il n’y eut pas une boutique de tailleur, dans Doncastre ou dans ses environs, dans laquelle il n’entrât. Il n’y eut pas un vêtement confectionné que Grimstone n’examinât, pas un tiroir de petits morceaux qu’il ne fouillât dans sa recherche de boutons de Crosby, de Birmingham. Mais pendant longtemps ses recherches furent vaines. Avant que le jour qui avait suivi celui de l’arrivée de Talbot à Mellish Park fût passé, l’agent avait visité tous les tailleurs et tous les marchands de drap du voisinage ; mais aucune trace de Crosby, de Birmingban, n’avait pu se trouver. Les boutons d’habits en cuivre ne sont pas particulièrement portés par les gens à la mode du temps présent, et Grimstone trouva presque toutes les manières de fermer les habits, excepté l’espèce de boutons dont il portait un spécimen déformé et taché de sang dans la poche de son pantalon.
Il retournait à l’auberge dans laquelle il avait établi sa demeure et où on le prenait pour un voyageur de commerce en amidons de Glenfied et en dragées, fatigué et exténué par une journée de travail inutile, quand il fut attiré par quelques vêtements tout faits, gracieusement étalés à la porte d’un prêteur sur gages, qui exposait des cuillères à thé en argent, des tableaux à l’huile, des bottes et des souliers, des montres, des restants de soie et de satin dans sa devanture artistement disposée.
Grimstone s’arrêta court devant la porte du prêteur d’argent.
— Je ne serai pas battu, — murmura-t-il entre ses dents ; — si cet homme a quelques habits, je les verrai.
Il entra dans la boutique d’un air désœuvré, demanda