Page:Bréhier - Les Thèmes actuels de la philosophie, 1951.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chapitre VIII

L’HOMME (III)
L’HOMME ET LE TRANSCENDANT

Un des traits saillants de notre époque, c’est assurément le refus d’un idéalisme qui, aussi bien en pays anglo-saxon et germanique que chez les peuples latins, paraissait être au début du xxe siècle la philosophie favorite. D’après cet idéalisme, la réalité unique et la seule valeur véritable, c’est l’esprit humain pris dans son activité de fait, dans la science, dans l’art, dans la morale. Cette suffisance de l’esprit humain, cette croyance qu’il trouve en lui-même la force et le principe de son invention, c’est ce qu’on peut appeler la doctrine de l’immanence. Dans cette doctrine, le mot transcendant s’appliquera, comme on le voit dans le criticisme de Kant, à des concepts dont l’objet ne peut être connu ou dépasse la capacité de l’esprit humain ; de là à déclarer que ces objets, l’âme, Dieu, la